Le boom des stages pour « conducteurs seniors »

Les stages à destination de nos aînés ont le vent en poupe. Réactualisation au Code de la route, santé et conduite, placements en circulation, nouvelles technologies… sont autant de thèmes qui sont abordés lors de ces sessions. Mais ces stages ont-ils vraiment un intérêt ? Et pourquoi suscitent-ils un tel engouement ?

11/09/2015
3 minutes

C'EST QUOI UN “SENIOR” ?

Difficile de répondre à cette ques­tion. Et pourtant, il le faut, puisque ces stages leurs ont destinés !

La réponse se trouve partiellement dans l'étymologie du terme “senior” qui vient du latin et signifie “plus âgé”. Ainsi, on dit d'un sportif qu'il devient senior dès qu'il n'est plus junior. Selon les disciplines, le football par exemple, on devient “senior” dès l'âge de 19 ou 20 ans. Il en va de même dans le monde professionnel où le “senior” désigne un collaborateur expérimenté.Dans le monde de la sécurité routière, on désigne générale­ment par “senior”les conducteurs de plus de 60 ans. Et pourtant, difficile de se sentir “senior”à 60 ans, âge au cours duquel on est encore souvent en activité professionnelle et ou les facultés sont loin d'être altérées. Cette sensa­tion est d'ailleurs accentuée par le fait, qu'en France, le terme “senior” a pris une connotation péjorative et qu'il désigne généralement, dans le langage courant, une personne âgée mais dans le sens de “vieille”. Alors, retenons plutôt du terme “senior”sa signification romaine qui désigne celui qui dispose “du savoir”, de “la sagesse”, de “l'expérience”.

En conclusion, les stages pour conducteurs “seniors” s'adressent, dans la réalité,et sans réelle distinction d'âge, à des conducteurs “expérimentés” c'est-à-dire des conducteurs ayant au moins 30 ans de conduite.

LES SENIORS, PAS PLUS DANGEREUX QUE LES AUTRES

Perte de contrôle du véhicule ou autoroute prise à contresens… ce sont souvent ces faits divers qui sont mis en avant pour illustrer une dange­rosité excessive de nos aînés sur nos routes. Dans les faits, les chiffres ne mettent cepen­dant pas en évidence une sur-accidentologie. Compte tenu du vieillissement de la population, le pourcentage de conducteurs “seniors” ne cesse d'augmenter et,pourtant, leur implica­tion dans le nombre d'accidents n'a, quant à lui, pas progressé. Par exemple, les 65 - 74 ans représentent 8 % de la population et 7% des tués sur la route. Ce chiffre est à comparer aux 18 - 24 ans qui représentent 8,9 % de la population mais 21 % des tués ! À noter cependant que les 75 ans et plus, rapportés à la population totale de la classe d'âge, son tles plus touchés par la mortalité routière après les 18 - 24 ans. La principale explication réside dans le fait que les personnes âgées sont plus fragiles etque les conséquences en cas d'accidents sont, pour cette raison, plus graves.

MAIS ALORS, POURQUOI SUIVRE CES STAGES ?

  • Parce que, qu'on le veuille ou non, et souvent dès la quarantaine, nous commençons tous à ressentir, à des degrés différents, les effets liés au vieillissement. Nos capacités physiques et mentales changent et certains de ces change­ments – notamment liés à notre vision, notre ouïe et notre capacité à réagir rapidement – peuvent avoir un impact important sur notre conduite.
  • Parce que les accidents impliquant des “seniors” sont spécifiques et qu'ils sont géné­ralement le fait d'une mauvaise appréciation d'une situation délicate : entrée sur une voie rapide, passage de rond-point,échangeurs complexes, les “tourne à gauche” et les sorties de stationnement.
  • Parce que le Code de la route, les règles de circulation, les technologies des véhicules, évo­luent sans cesse.
  • Parce qu'après 30 ou 40 ans de conduite et d'habitudes, il est parfois difficile d'appré­cier ses aptitudes réelles à la conduite face à des situations de circulation nouvelles et sans cesse bouleversées.
  • Parce que, dans un monde plus intercon­necté que jamais, la mobilité personnelle de­meure un facteur essentiel de bien-être social,économique et environnemental et qu'elle est indispensable à la qualité de vie(loisir, accès aux services publics et aux commerces, soins médicaux, visite de la famille…). Conduire le plus longtemps possible et en toute sécurité, tant pour soi que les autres, est souvent une nécessité.
  •  Parce que les stages pour conducteurs “seniors” sont autant de moments d'échange, d'appren­tissage et de partage d'expérience.

DES STAGES ACCESSIBLES À TOUS

Il existe toutes sortes de stages. Des stages théoriques (tests et réactualisation Code de la route, les déplacements routiers, les contraintes liées à l'âge et la conduite…), des stages pratiques (audit de conduite individuel ou en groupe, en situation réelle de conduite ou sur piste sécurisée…).

Les stages sont généralement d'une durée d'une demi-journée voire d'une journée com­plète lorsqu'ils cumulent une phase théorique et pratique.

Ils sont habituellement proposés par des municipalités, des collectivités locales, des assureurs, des mutuelles, des associations, des amicales etc.

Ils sont généralement animés par des pro­fessionnels de la formation et de la sécurité routière dont l'objectif est de diriger et d'ac­compagner les conducteurs vers une auto-analyse de leurs compétences. Ces stages se caractérisent par une approche pédagogique interactive et toujours non culpabilisante, de nombreux tests faciles et amusants, un esprit très convivial et une forte dynamique de groupe. Décidément, tout milite en faveur de ces stages. Alors, pourquoi s'en priver ?

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