Chaque année, ce sont 200 000 animaux de compagnie qui sont abandonnés, selon l'étude menée par le Centre national de référence pour le bien-être animal (OCAD). Avec un net pic à l'approche de l'été. L'association Solidarité-Peuple-Animal, à l'origine de la Journée mondiale contre l'abandon, avance le chiffre effarant d'un abandon toutes les deux minutes en France, soit 720 animaux laissés-pour-compte chaque jour.
Des lois pour responsabiliser les futurs propriétaires
Depuis 2021, le gouvernement a décidé de se saisir de ce fléau, en promulguant une loi visant à lutter contre la maltraitance animale et conforter le lien entre les animaux et les hommes. Cette dernière rend désormais obligatoire la signature du Certificat d'engagement et de connaissance avant d'adopter un animal. Objectifs : faire prendre conscience aux futurs propriétaires qu'un chat, un chien, un lapin, un cheval engagent de grandes responsabilités. « C'est une avancée, car il existe désormais sept jours incompressibles avant de confier l'animal, alors qu'avant on pouvait le donner tout de suite, confie Catherine Bronner, salariée de la SPA Strasbourg, responsable communication et maltraitance. La limite néanmoins, c'est que les particuliers ne s'y plient pas forcément. » Elle dénonce également les Réseaux sociaux où les groupes « Donne animal gratuitement » pullulent. « C'est un vrai fléau, regrette-t-elle. Ils devraient être interdits. »
À la différence des refuges qui mènent une enquête pour s'assurer de la compatibilité de l'animal et des adoptants, les particuliers ne le font pas forcément. Le délai de sept jours reste une vraie avancée car cela offre le temps de la réflexion aux adoptants. Car un animal de compagnie nécessite que l'on prenne soin de ses besoins physiologiques, comportementaux et médicaux au quotidien (eau, nourriture, balades pour les chiens, jeux, câlins, vaccination...). Avec toute l'implication financière que cela induit.
Plus récemment, un plan national pour améliorer le bien-être des animaux de compagnie a également été dévoilé le 22 mai 2024 pour justement lutter contre les abandons. Considéré comme un délit, l'abandon peut entraîner trois ans d'emprisonnement et 45 000 € d'amende, d'après l'article 521-1 du Code pénal. Ces sanctions peuvent monter jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 75 000 € d'amende si l'abandon a entraîné la mort de l'animal. Ces peines peuvent être complétées par l'interdiction temporaire ou définitive de détenir un animal ainsi que par l'interdiction, pour cinq ans maximums, d'exercer l'activité professionnelle qui a permis de préparer ou d'effectuer l'abandon. « La loi est durcie, et c'est une avancée dans le sens où le taux de condamnation a augmenté et que la police et la gendarmerie ont un référent animal, témoigne Catherine Bronner. En revanche, ce n'est pas la prison qui va faire peur à un maltraitant. Ce dont la population a besoin, c'est d'éducation. Le bien-être animal devrait être enseigné dès le primaire aux enfants. »
Comment le faire garder...
Toutes ces données en tête avant l'adoption d'un animal, vient aussi la question des déplacements pour les vacances ou pour des raisons professionnelles. Plutôt que d'abandonner sa boule de poils, soit dans un refuge, ou pire, au bord de la route ou dans une forêt, des solutions existent.
La première, la plus économique et rassurante pour l'animal, reste de le confier à un membre de sa famille ou à des amis. La seconde est de faire appel à un « Pet sitter », si possible détenant la formation ACACED, qui se rend à domicile ou accueille chez lui chien et chat selon l'option choisie. Enfin, il est possible de placer son animal en pension, en vérifiant au préalable les conditions d'accueil et la compatibilité avec Médor ou Félix.
La dernière solution, c'est aussi d'emmener son compagnon en voyage... Rien ne rend plus heureux un chien que d'être avec son maître ! L'idéal reste de les habituer dès tout petit à partir en vacances.
... Ou l'emmener en vacances sans prise de tête
Pour éviter ce qui s'apparente parfois à un parcours du combattant pour trouver des hébergements « toutou friendly » - c'est encore plus compliqué avec un chat – des sites comme emmenetonchien.com facilitent grandement la tâche et fourmillent d'idées de balades et d'activités. 56 offices de tourisme sont également labélisés « Toutoutourisme », à l'initiative de la Ville de Troyes en 2007, conscients des difficultés à voyager avec son compagnon à quatre pattes. À leur arrivée, les guides remettent la liste des adresses amies des animaux et des balades à faire.
Enfin, pour se déplacer, rien de tel que la voiture en veillant à ne jamais y laisser seul son animal. Mais les transports en commun sont aussi accessibles à nos compagnons ! La SNCF facilite ainsi les déplacements avec son animal avec un tarif unique, peu importe le poids de l'animal, selon les types de train : 7 € pour les TGV, 10 € pour les OUIGO, 19 € pour les trains de nuit Intercités (avec interdiction néanmoins d'accès aux espaces couchettes.) À nous aussi les belles plages corses ou sardes avec Corsica Ferry qui accepte les animaux à bord à partir de 9,90 €, avec des espaces sanitaires et des cabines dédiées.
Envie de dolce vita ? L'Autorité italienne de l'aviation civile (Enac) vient d'autoriser le transport d'animaux domestiques en cabine, sans limite de taille et de poids. Partout dans le monde, ceux de plus de 8 à 10 kg sont obligatoirement placés en soute, de quoi stresser les animaux et leurs propriétaires...
Adopter, c'est s'engager
Gardons aussi en tête qu'avant d'adopter un animal, il faut prendre en compte ses besoins. « Il vous donnera beaucoup d'amour, mais c'est à vous de lui en donner en retour et de répondre à ses besoins, insiste Catherine Bronner. On voit par exemple une vague de Malinois arriver dans nos refuges car les anciens propriétaires n'avaient pas en tête que ce sont des chiens qui ont besoin de minimum cinq à six heures d'entraînement par jour... »
Avant d'adopter, la spécialiste recommande de se poser les bonnes questions : serais-je capable de m'en occuper seul en cas de séparation ? Sommes-nous allergiques ? Quelle race est adaptée à mon mode de vie ? Suis-je capable de l'éduquer ? De l'emmener en vacances ? Une fois ces questions posées, une belle histoire d'amour inoubliable peut commencer.