​Covoiturage : phénomène de mode ou de société ?

Crise économique, conscience écologique, autre rapport à la possession d’une voiture… Le covoiturage et, dans une moindre mesure, l’autopartage, sont en plein essor. Simple phénomène de mode à une époque où l’économie collaborative se développe ? Ou véritable changement de comportement sur la durée ?

15/06/2016
3 minutes

« Le besoin de se valoriser socialement avec une voiture est en baisse », constate ainsi Joël Steffen, animateur réseau Citiz. A l'achat d'une voiture dès 18 ans, les jeunes préfèrent investir dans les nouvelles technologies. Les seniors quittent leur pavillon résidentiel pour s'installer en ville. Les politiques des villes tendent à une meilleure qualité de vie au détriment des déplacements en voiture. Les réseaux de transports en commun se développent. La crise économique, bien sûr, est aussi passée par là. Sans oublier l'émergence de l'économie collaborative où la notion de partage prévaut.

Le développement de l'autopartage lié aux transports alternatifs

De fait, les moyens de transports alternatifs se développent depuis plusieurs années déjà. En 2000, Strasbourg et Paris lancent les premiers les stations d'autopartage. Le principe ? Proposer des voitures à la location en libre-service en milieu urbain. Si son usage est encore marginal, ses perspectives d'évolution sont grandes. A l'image du nombre exponentiel de stations qui ouvrent chaque année en France. En 2015, le pays comptait 440 stations dont 80 nouvelles et 15 opérateurs locaux différents. Rien qu'à Strasbourg, chaque année entre deux et dix nouveaux relais ouvrent. Principale motivation ? Les économies réalisées. Mais pour cela, il ne faut pas avoir besoin d'une voiture quotidiennement.

« L'autopartage est rentable en dessous de quatre usages par semaine, et jusqu'à 10 000 km dans l'année », précise Joël Steffen. Pour coller encore davantage aux besoins des citadins, Citiz a mis en place Yea à Strasbourg en mai 2015 et ce mois-ci à Toulouse. « Ce service permet de se déplacer sans devoir rendre son véhicule à la même station et sans limitation de durée. A Strasbourg, nous avons ajouté 30 véhicules en un an. Cette flexibilité attire davantage les jeunes. »

Une étude, réalisée en 2012 par l'Ademe (Agence de l'environnement de la maîtrise de l'énergie) en 2012, révélait ainsi qu'avec « l'augmentation des prix du pétrole, les politiques de limitation de voiture individuelle dans les villes et l'attrait croissant d'autres moyens de transports, l'autopartage est amené à se développer en France d'ici à 2030. ».

Des covoitureurs plus âgés, actifs…

BlaBlaCar, startup française leader mondiale sur le marché compte ainsi 25 millions d'utilisateurs dans 22 pays !

« Au début, en 2006, on nous disait que cela ne marcherait pas, que seuls les jeunes sans le sous covoitureraient, sourit Kévin Deniau, responsable communication en France. Or, nous constatons un besoin partout où nous sommes présents. Par ailleurs, il n'y a plus de profil type : la moyenne d'âge des covoitureurs est passée de 29 ans en 2010 à 34 ans aujourd'hui. Et la catégorie d'âge qui se développe le plus, c'est celle des plus de 35 ans.»

La croissance annuelle de BlaBlaCar est à trois chiffres. 80% des nouveaux membres viennent d'autres pays. La France, pays le plus covoitureur au monde, a-t-elle atteint son maximum ?

« Nous ne savons pas quelle est la limite, mais nous n'enregistrons aucun signe d'affaiblissement d'inscriptions en France, souligne Kévin. Nous ne sommes pas au bout de l'histoire ! »

Principale motivation, là encore : les économies réalisées. « Mais plus les gens covoiturent, plus la notion de prix baisse au profit de la convivialité et de l'impact écologique. » En moyenne, les membres effectuent des trajets de 330 km, d'agglo à agglo. Pour les plus petits trajets, domicile-travail par exemple, il y a encore du chemin à faire.

Reste que les enjeux financiers sont le nerf de la guerre. Des plateformes d'autopartage fleurissent pour louer sa voiture entre particuliers comme Drivy, Buzzcar ou Ouicar. En 2012, Ahmed Mhiri a eu l'idée de professionnaliser ce service, à l'attention des voyageurs. Le principe ? Eviter les frais de parking aux aéroports ou dans les gares pendant ses voyages. Et même gagner quelques euros en louant sa voiture. Résultat de la startup : 500% de progression entre 2014 et 2015.

Si un siècle a été nécessaire pour nous rendre dépendants de la voiture, le raisonnement de son usage est clairement en marche.

Pour aller plus loin :
www.blablacar.fr
www.citiz.coop
www.travelercar.com
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